Sur cette page je vais vous raconter ce qu'est la vie de chauffeur routier, ce récit est un résumé de ma propre expérience, la façon dont j'ai vécu cette vie de chauffeur routier.
En 1968 j’avais 23 ans je me suis décidé a conduire des camions, j’étais fasciné par ces engins, j'avais un grand frère de 15 ans mon aîné qui était chauffeur, mais je ne savais pas ou cela me conduirait, j’ai donc passé mon permis poids lourd et trouvé un emploi aussitôt, a cette époque le travail ne manquait pas.
Les débuts furent très contraignants, je devais apprendre à conduire et aussi à reconnaître chaque type de marchandise, apprendre à charger le camion et surtout respecter cette marchandise qui nous était confié pour l’acheminer dans de bonnes conditions afin de ne pas tromper la confiance du client. J’ai fait mes débuts en livraison sur des parcours régionaux encadré par les anciens de l'entreprise ce sont eux qui m'on tout appris, puis ensuite des parcours plus long j'assurais une ligne entre la Charente et la Normandie et ceci pendant quatre années, ensuite je me suis décidé de partir voir d’autre pays, c’est a ce moment que la vrai aventure a commencé, c’est devenu une passion et le but de ma vie. Le matériel et les routes n’étaient pas ce qu’ils sont aujourd’hui mais nous étions tous des Amis et sur la route et nous formions une grande famille, nous nous respections entre chauffeurs et avions du respect envers les autres usagés de la route, ils nous le rendaient bien il y avait une très bonne ambiance, le travail était plus dur mais c’était le notre et l’entraide était toujours au rendez vous.
Je me souviens quand j'ai débuté, lorsque le chargement était encor en fabrication nous devions attendre, mais à cette époque, si le chargement n'était pas prêt a l'heure du repas il y avait toujours une personne qui proposé de nous déposer à un restaurant et nous reprendre lorsqu'il revenait à son travail; puis ils nous appelaient lorsque le chargement était prêt, après nous pouvions partir car nous étions reposés.
 Tout cela à bien changé au cours des années, maintenant il faut toujours attendre  les chargements, mais dans un local pour les meilleurs clients, mais aussi, et cela est très fréquent, dehors dans la cabine du camion.



Il arrivait a cette époque de rentrer le dimanche, les retours étaient autorisés, j’ai même connu l’époque ou la circulation était autorisée le week-end, ce qui était très bien pour les livraisons du lundi matin, il était possible de partir le dimanche de bonne heure, ce qui permettait de prendre un peu de repos, voir dormir, je pense que la sécurité était meilleur que maintenant ou les chauffeurs partent le dimanche soir et n’ont pas de repos dans le nuit afin de respecter les horaires de livraison prévues, dans certains cas, ils doivent partir le samedi, passer le dimanche sur un parking parce que les distances ne permettent pas de faire le voyage dans la nuit et d’arriver a l’heure. Quand j'ai débuté, seulement ceux qui aimaient ce métier continuaient, les autres abandonnaient très rapidement, c’était facile de trouver un autre travail, les offres d'emploi ne manquaient pas, maintenant, le gros problème c'est que le travail manque et le chômage est présent partout, le transports routier manque de main d’œuvre, beaucoup y viennent pour avoir un emploi et faire vivre leurs familles, ce qui est tout a leurs honneur, mais pour la plupart d’entre eux, ils n’ont pas cette passion qui est nécessaire pour faire ce métier, si êtres routier c'est un métier c'est aussi et surtout une passion, leurs vie de famille s'en trouve bouleversée, les contraintes sur les temps de conduite, les pertes de temps pour les livraisons ajouté au flux de circulation les obligent a êtres moins respectueux des règles, de la vitesse et de la législation pour arriver a la fin de la semaine en famille, et c'est ce qui donne une mauvaise image de la profession.
 

Maintenant les chauffeurs partent directement au volant des camions sur des grandes distance voir même à l'étranger avec seulement une formation de base.
Ils sont dans l'obligation d'apprendre le métier seul, apprendre pour les chargements et les
arrimages des marchandises, ils doivent être performants et ne pas prendre de retard à la livraison avec souvent des prises de risques mettant en danger leurs vies et celle des autres usagés de la route.
Pour la sécurité, il y a beaucoup à dire, je ne dirais que le plus aberrant, il y a bien le control avec les disques mais c'est comme les radars pour les voitures uniquement pour faire entrer des sous pour remplir les caisses de l'état.
Les temps de travail, en France, sont les même que pour tous les salariés, soit 48 heures au maximum, la législation européenne qui est employée en France autorise à conduire 56 heures par semaine soit: 4 jours  à 9 heures puis 2 jours à 10 heures avec des périodes ne dépassant pas 4heures 30 et séparées de 45 minutes, ensuite un repos obligatoire de 11 heures journalier, puis 45 heures après chaque période de 6 jours.
A cela ajouter les temps de manutention car dans certains entrepôts, ils sont nombreux ou c'est le chauffeur qui effectue le chargement ou le déchargement.
Au début de ma carrière dans les transports internationaux, pour franchir les frontières il y avait des formalités douanières à remplir, avec l'arrivée de l’Europe les frontières sont devenues libres, ce qui permet de faire plus de rendement mais moins de repos.
Quand j'ai débuté la vitesse des semis remorques était limitée à 80 km/h qui était très bien, aujourd’hui c’est 90 km/h. Pour être rentable il faut parcourir 600 km par jour sur nationale et 750 km sur autoroute pour amortir le matériel, les tarifs sont toujours tirés vers le bas pour concurrencer le voisin, les chargeurs se livrent à une guerre sans merci, les chauffeurs doivent toujours êtres plus performants pour augmenter le rendement et faire le même chiffre, alors ont oubli souvent la sécurité.
L’ouverture aux autorisations pour les transporteurs de tous pays n’a rien réglée : on aurait pu croire qu’en augmentant le nombre des camions il seraient moins sollicités, au contraire, les stocks se trouvent dans les camions ce qui impose des impératifs de livraison.
 

Ils existe plusieurs catégories d'emplois

Dans la première catégorie on retrouve les chauffeurs livreurs, ce sont ceux qui livrent nos colis acheté par correspondance ou autre, on les retrouvent dans les villes comme a la campagne, ce sont ceux après qui vous klaxonnez et rouspétez très souvent car ils vous gène quand il vous apportent la marchandise que vous attendiez dans votre magasin habituel et leur véhicule est a l’arrêt pour livrer ladite marchandise alors que vous êtes pressé, en général ils circulent a bord de fourgons ou de camions de moins de dix tonnes.


Ensuite on retrouve les chauffeurs zone courte qui rentre tous le jours a leurs domicile, ce sont ceux qui approvisionnent les magasins des grandes surfaces le jour ou la nuit, ils font la liaison entre les centrales et les magasins, dans cette catégorie on retrouvent aussi les camions citernes qui approvisionnent les stations services en carburant, toujours dans cette catégorie on y retrouvent les livreurs d’aliments pour le bétail et les engrais pour l’agriculture, vous trouverez aussi les camions benne, leurs usages sont variés, certains transportent les matériaux nécessaire a la construction et a l’amélioration des routes et aussi les matériaux nécessaire pour construire vos habitations, d’autres transportent les céréales nécessaires pour la fabrication des aliments tel que le pain ou les céréales que vous mangez au petit déjeuné.


Les chauffeurs zone longue, ce sont ceux qui relient les grandes centrales entres elles ainsi que les centres de tri, souvent ce sont des gens qui travaillent la nuit pour assurer un service de livraison rapide, lorsque vous passez une commande dans le nord de la France le jour A il faut que cette marchandise circule de nuit pour vous êtres livré dans le sud le jour B, ce sont eux également qui relient les usines entre elles, c’est plus avantageux que le rail puisque vous chargez directement la marchandise dans un établissement et elle est acheminé directement sur l’autre établissement sans aucune manutention et sans équipement spéciaux, depuis quelque année ce sont souvent des chauffeurs qui se relaient sur le même véhicule pour assurer la liaison ce qui permet d’avoir une meilleurs vie de famille, les chauffeurs qui font ces relais habitent sur les lieus même de leurs prise de relais, mais ceux-ci ressemble un peu a la zone courte.



Les chauffeurs internationaux, ce sont ceux qui partent sur tous les pays étranger, ils partent en général toute la semaine voir sur plusieurs semaines, il peuvent prendre une cargaison dans leurs pays d’origine et livrer dans un autre pays mais ne sont jamais certain de reprendre une cargaison pour revenir dans leurs pays d’origine, il très possible (pour exemple) de partir de Bordeaux allez porter la cargaison a Madrid et reprendre une cargaison a Madrid pour partir en Allemagne ou autre et ceci sans passer par la case domicile, en principe les chauffeurs qui pratiquent ces transports sont des volontaires qui sont un peu aventurier (c’était mon cas) les conditions ils les connaissent avant et les acceptent, ils savent que leurs vie de famille va en êtres bouleversée, ils faut aussi l’acceptation de l’épouse car c’est aussi une contrainte pour elle qui doit prendre toutes les décisions seule au domicile, mais il faut aussi reconnaître le bon côté de la médaille, j’ ai pris ma retraite avec la tête pleine de souvenirs des images de paysages que sans mon métier je n’aurai jamais pu voir.
 


Il y à plusieurs mentalités chez les routiers.
Les chauffeurs qui restent fidèle à leurs entreprise, qui respectent le code de la route, la législation des transports et les autres usagés de la route  représentent la majorité des routiers.
Les chauffeurs qui aiment leurs métiers s'arrange toujours pour ne pas avoir de problème ni dans les lieux de chargement ou déchargement ni avec les forces de l’ordre, ils sont contrôlé comme tout le monde, mais ils savent respecter les agents de contrôle, de police ou de gendarmerie, en cas d'infraction, s'ils sont verbalisés ils se gardent bien de rouspéter pour ne pas  envenimer le problème, ils savent très bien que sans ces contrôles la route deviendrait un lieu de non droit, dans les restaurants ils partent directement a table sans s'attarder sur l'apéritif, aussitôt  le repas terminé ils reprennent la route pour ne pas prendre de retard et ainsi éviter de devoir faire des excès de vitesse ou des imprudences pour devoir rattraper le temps perdu, le repas du soir terminé ils vont se reposer pour le lendemain, dans la majorité des cas ils recherchent une table tranquille, ils s’isolent des groupes trop bruyants, jamais vous ne les entendrez injurier les voitures ou autres, ils sont conscients que les routes sont insuffisantes pour le trafic et donc restent patient, ils comprennent que celui qui vas prendre son travail est dans le même cas que lui, victimes du nombre important de véhicules dans une tranche horaire qui correspond à l’embauche et la débauche des entreprises.


     

Il y à ceux qui se croient tout permis, parce qu’ils sont derrière le volant d'un camion, ils regardent tout le monde de haut comme si la route était leurs propriété, et parmi cette catégorie ils y a un grand nombre qui a toujours une histoire invraisemblable a raconter, c’est une façon à eux de se faire valoir, ils sont meilleurs que  les autres, ce qui est étonnant c'est de les voir régulièrement changer d'entreprise, vous les entendez régulièrement se plaindre lors des chargements, pour eux c’est toujours un chargement réservé par un responsable d'exploitation qui ne connais rien au métier de chauffeur, à les entendre ont croirait que leurs camions sont plus rapides que des formules 1, le problème, c’est que les personnes les entendent ne sont pas toutes du métier, l'automobiliste lambda se souviendra plus longtemps du camion qui l'aura doublé en lui faisant une queue de poisson que du camion qui lui aura mis le clignotant pour lui indiquer qu'il peut le doubler.



Il y à ceux qui ont le culot de vous dire qu’ils font le métier a l’ancienne, c'est-à-dire le restaurant avec les copains, l’apéritif (voir plusieurs) le vin sur la table a volonté, les dimanches entre copains, inviter les copains à la maison, se faire des bonnes parties bien arrosées etc... Je ne me reconnais pas dans cette catégorie, et je considère que c’est une insulte envers les anciens chauffeurs car je sais très bien qu’il n’était pas obligatoire d’êtres grand un buveur d'alcool pour conduire un camion, il y avait peut êtres pas les contrôles comme maintenant, mais je connais beaucoup de chauffeurs de mon âge qui n’ont jamais été adepte de l’alcool, pour ce qui est des copains à la maison, j’ai toujours considéré que j’étais absent toute la semaine, voir plusieurs semaine sans revenir au domicile, que mon devoir était de consacrer le peu de temps de libre que j'avais a ma famille et rien qu’a mon épouse et mes enfants et cela dans l’intimité.



 

Il y a les anciens chauffeurs qui disent que les jeunes ne pourraient pas faire ce qu’ils ont fait, personnellement cela me met hors de moi, ce serait presque reprocher aux jeunes chauffeurs les améliorations dans le travail, je pense que si ils avaient les mêmes camions que nous avions dans les années 1960, ils feraient comme nous, ils s’en contenteraient, nous n'avions pas le choix.
Il faut reconnaître que nous avons été bien content de l’évolution, je suis a la retraite et j’ai conduit des camions anciens, mais j’ai été très heureux de voir arriver la direction assistée, les boite de vitesses synchronisées, le chauffage pour la nuit, le téléphone qui nous relié un peu avec notre famille, puis est arrivé le GPS, on pouvez nous venir en aide ou que vous soyez pour rechercher un lieu ou une rue, certains ont craint d'êtres surveillé, mais si vous respectez votre itinéraire cela ne pose aucun problème, le matériel ne nous appartient pas et nous devons suivre les consignes des exploitants pour l'itinéraire comme pour le travail a effectuer, malheureusement je n'ai pas eu très longtemps le GPS car c’était nouveau et moi j’étais déjà ancien, je suis bien heureux que les jeunes et les futurs chauffeurs puissent en profiter.



 

Je n'ai en aucun cas écrit cette page pour porter préjudice, si certains y voient du mal et le prennent pour eux, c'est que le costume est a leurs taille, je l'ai fait seulement pour faire comprendre que tous les chauffeurs ne sont pas égaux, c’est comme dans toutes les professions, une minorité fait beaucoup de mal aux autres, j’espère que vous verrez les routiers d’une autre façons après avoir lu ce texte, il ne vous suffit que de regarder autour de vous et vous ferez la différence entre les uns et les autres, vous verrez que ces gens sont des êtres humains comme vous et qu’ils ont leurs place dans la société.

***********************************

Page** 1 ** 2 ** 3 **

        

 Textes écrit par Papy16 le 20 février 2007