Jeudi 22 avril 2010
La plate-forme pétrolière Deepwater Horizon, exploitée par
BP dans le golfe du Mexique a coulé
après une explosion et un incendie survenus deux jours
plus tôt.
La plateforme contenait 2,6 millions de litres de pétrole
et extrayait près de 1,27 million de litres par jour. Onze
personnes sont portées disparues.
Des barrages flottants ont été déployés sur près de 40
kilomètres pour tenter de contenir le pétrole.
Avec 800.000 litres de pétrole s'échappant chaque jour de
la plateforme pétrolière, la catastrophe est en passe de
dépasser en ampleur celle de l'Exxon Valdez, la pire de
l'Histoire américaine, en 1989.
Pour tenter de contenir la progression des nappes
de pétrole échappées de la plateforme, des équipes
d'intervention ont enflammé une
portion de la nappe mercredi 28 avril.
Mais tous ces dispositifs n’ont pas suffit à
endiguer
le pétrole.
Jeudi 29 avril 2010, le gouvernement américain a déclaré
«catastrophe nationale» la marée noire, qui menace d'un
désastre à la fois économique et écologique des régions
côtières à l'écosystème particulièrement fragile.
Des centaines de kilomètres de côtes dans le sud des
Etats-Unis, en Louisiane, au
Mississippi, en Alabama et en Floride, sont menacés par la
marée noire.
Les marais côtiers de la Louisiane constituent un
sanctuaire pour la faune, en particulier les oiseaux
aquatiques. Les autres Etats de la région, la Floride,
l'Alabama et le Mississippi notamment, craignent eux aussi
que la nappe de pétrole ne souille leurs plages et ne
pollue
les pêcheries, cruciales pour l'économie locale.
Poussée par de forts vents de sud-est, une nappe brillante
de pétrole a touché dès jeudi
soir29
avril
2010 les marais proches de l'embouchure du
Mississippi.
Deux autres plateformes pétrolières dans le Golfe ont
dû cesser leurs opérations pour raisons de sécurité et
l'une d'elles a été évacuée. Une partie des eaux du
Mississippi, le plus long fleuve du pays, était détournée
en direction des marais afin de repousser la marée noire,
décrétée «catastrophe nationale» par l'administration.
Par ailleurs, BP s'efforçait toujours de colmater la fuite
d'hydocarbure, a expliqué son porte-parole, John Curry.
Quatre engins sous-marins tentaient de fermer la valve de
sécurité du puits. «Nous ignorons pourquoi (cette valve)
ne s'est pas activée», a reconnu samedi John Curry.
BP fabrique par ailleurs un énorme «couvercle»
de
70 tonnes à poser sur le fond de la mer pour boucher la
sortie du puits, un travail qui devrait prendre plusieurs
semaines. Enfin, la compagnie devait commencer à forer des
puits de secours pour réduire la pression et injecter un
enduit pour boucher définitivement le puits. L'opération
devrait prendre entre 30 et 90 jours, a dit John Curry.
Encore plus grave
Les garde-côtes estiment que la fuite de pétrole pourrait
s'aggraver considérablement, déversant des millions de
litres de brut chaque jour au lieu des 800.000 litres
actuels, a rapporté samedi le journal The Mobile Press-Register.
Hans Graber, un expert travaillant pour l'université de
Miami qui a étudié des images satellitaires, a déclaré que la superficie de la nappe de pétrole était au
moins trois fois supérieure à ce qui avait été
initialement évalué. Jeudi, elle atteignait 9.000 km2
contre
2.600 lundi selon lui.
Poussées par de forts vents de sud-est, les premières
plaques de pétrole ont touché dès jeudi soir des marais
proches de l'embouchure du Mississippi, près de la commune
de Venice (sud). Un premier oiseau touché, un fou de
Bassan, a été recueilli samedi et démazouté par une
association embauchée par BP.
Pour Mark Floegel, un responsable de Greenpeace qui se
trouvait en Louisiane samedi, cela «pourrait devenir un
cauchemar». «Je m'attends à ce que très très peu de
pétrole soit récupéré, ce qui veut dire que la plus grande
partie va finir dans les marais», menaçant la survie des
oiseaux et des tortues marines. |