Le lion d’Afrique
Tous les lions africains sont assez
proches. Les sous-espèces se caractérisent par de petites
différences
dans la couleur du pelage et de la crinière.
On trouve: le lion du Sénégal, le lion des Massaïs, le lion du
Transvaal, le lion du Katanga. D’autres sous-espèces africaines ont
disparu comme le lion du Cap, le lion de l’Atlas ou le lion de Barbarie.
Il y a moins de 100 ans, on comptabilisait de nombreux lions en Iran et
en Inde. Actuellement, il reste moins de 300 lions regroupés dans la
forêt de Gir. Cette forêt qui se situe en Inde fait environ 1 000 km².
Ils différent des lions africains. Leur tête est moins imposante et leur
crinière moins épaisse. Le lion a été quasiment exterminé en Inde,
totalement en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
Le lion est le plus sociable des félins. Il ne fait aucun doute que les
lions puisent leur force
dans la structure sociale de leur clan. Les groupes se composent en
général de 2 ou 3 mâles adultes, souvent des frères, de 6 à 8 femelles
qui sont parentes et de leurs petits. Les liens entre les femelles sont
très forts. Chaque groupe est placé sous la protection d’un mâle
dominant. Son rôle ne se limite pas à protéger son territoire des
intrus. C’est avant tout un rôle de procréateur. Quand un mâle dominant
se fait battre par un mâle prétendant, il devient le nouveau géniteur.
Ce changement apporte un sang neuf au clan et c’est très bénéfique à
toute la lignée. Il arrive également qu’un mâle dominant trop âgé décide
de quitter son clan.
Il meurt rapidement car trop faible ou trop fatigué pour chasser. Seul
le mâle rugit. Ce rugissement est obtenu grâce à une puissante
expiration. A ce moment là, il rentre ses flancs et gonfle sa poitrine.
Son cri s’entend jusqu’à 9 km de distance. Le mâle dominant rugit le
plus souvent à la tombée de la nuit afin d’avertir les rivaux que tout
intrusion sera cruellement punie. Les lions passent entre 18 et 20
heures par jour à se reposer. En Inde, la situation est dramatique. Le
territoire des 200 lions est ridiculement petit. De plus, à moyen terme,
la consanguinité met en péril cette espèce. En Afrique, un espoir
demeure, surtout en
Tanzanie et au Botswana où des
sanctuaires protégés permettent aux lions
de vivre en paix. En dehors de ces zones, la surpopulation et l’étendue
des terres cultivables repoussent de plus en plus les lions sur des
territoires restreints où les proies se font rares.
Légalement ou illégalement, la chasse existe toujours.
Les safaris photos perturbent également l’existence des lions. Il n’y a
que loin de l’homme qu’un tel prédateur pourrait continuer à être le
souverain incontesté de son royaume.
Le Lion blanc
Le lion
blanc est la conséquence d’une variante génétique transmissible entre
parents
porteurs
du même gêne. Il existe également des lions blancs albinos qui, eux, ont
les yeux rouges. L’albinisme est une absence héréditaire de pigmentation
partielle ou totale. Les
témoignages sur le lion blanc ont pendant longtemps été considérées
comme des légendes par les scientifiques. C’est en 1975 qu’une portée
fut repérée dans une réserve d’Afrique du Sud, le Parc National Kruger.
Le lion blanc n’est en aucune façon une espèce à part entière.
Cette mutation récessive a surtout été observée chez
le lion du Transvaal. Malgré le handicap d’un mimétisme moins parfait
avec la savane, le lion blanc est intégré sans aucun problème dans le
clan dont il est issu. Les lions blancs, notamment ceux qui ne sont pas
albinos, sont très rares. Actuellement, il n’en existe qu’une vingtaine
au monde dans des parcs zoologiques. Deux lionceaux au pelage blanc et
aux yeux bleus sont nés dans la ménagerie d’un zoo installé
près
d’Agen, dans le sud-ouest de la France. Plus d’un mois après leur
naissance les deux bébés ont gardé leur couleur blanche. Les
vétérinaires convoqués pour examiner les deux jeunes supposent qu’il
s’agit d’un problème de pigmentation car ils ne sont pas albinos (ils
n’ont pas les yeux rouges). Les deux lionceaux, baptisés Baron et
Empereur, sont issus d’un même père mais de deux mères différentes qui
ne sont pas albinos ni blancs.
La panthère d’Afrique
La panthère d'Afrique est probablement l’espèce la plus connue et la
mieux représentée
parmi
toutes les espèces du genre. Cette panthère s'adapte à tous les milieux.
Ce qui fait certainement son succès est son mode alimentaire très varié.
Cette diversité assure sa survie. La panthère mesure environ 1,50 m de
long et sa queue peut mesurer jusqu'à 1 m. Un mâle peut peser jusqu'à 90
kg. Bien qu'elle se nourrisse essentiellement de petites antilopes, la
panthère peut également se rabattre sur des proies plus petites. Par
exemple, dans le Cap occidental, 80% de son régime est constitué de
damans des rochers. On connaît également
l'exemple d'une panthère qui isolée sur une île, lors d'une inondation
au Zimbabwe, s'adapta à un régime de poissons. La panthère est
opportuniste et ne néglige aucune proie comme les petits rongeurs, les
mangoustes, les oiseaux ou les reptiles.
On montre souvent la panthère perchée sur
une branche. En réalité, la panthère d'Afrique n'est absolument pas
arboricole. Elle ne monte dans un arbre qu'en cas de
danger
ou pour hisser ses proies à l'abri des charognards.
Solitaire et territoriale comme toutes les autres
panthères, elle occupe un territoire bien déterminé qu'elle défend
contre les intrus. La panthère ne rugit pas. Ses cris varient selon les
circonstances: cri territorial du mâle qui ressemble à un crissement
répété; doux toussotement pour la femelle qui appelle ses petits;
grondement ou grognement en cas de danger.
Elle chasse surtout à l'ouïe et à la vue.
Elle fait preuve d'une grande patience pour s'approcher de sa proie
avant l'assaut final. Elle attrape la proie avec les pattes avant,
toutes griffes dehors. Elle tue d'une morsure à la gorge, asphyxiant
généralement l'animal ou par une morsure à la nuque afin de rompre le
cou. Avant de se nourrir, elle débarrasse l'animal de son pelage. Si la
proie est trop grosse pour être
mangée en un seul repas, elle la traîne dans un endroit tranquille qui
lui sert de garde-manger. Elle peut être occasionnellement charognarde.
Il est très difficile de dénombrer la population
actuelle. Des études menées dans les années 70 et 80 ont donné des
chiffres variant de 233 000 individus à plus d'un million pour
l'Afrique. Pour une fois, on a quand même plaisir à dire que la
population globale est satisfaisante. Cependant, elle doit rester sous
haute protection si on veut pouvoir encore, dans plusieurs décennies,
admirer à l'état sauvage ce superbe félin.
Le Jaguar
Le nom « jaguar » vient du mot indien « yaguara », qui
signifie « la bête sauvage qui tue
sa
proie d’un bond ». Puissant et secret, le jaguar est le seul félin du
Nouveau Monde. En effet, on ne le trouve qu’en Amérique du Sud. Le
jaguar est un félidé qui appartient au groupe des grands félins du genre
de la panthère. Si le continent américain est très riche en petits
félins du genre Felis comme le puma ou l’ocelot, par contre, le jaguar
est le seul membre des grands félins qui habite ce continent. Le jaguar
vit en solitaire dans la forêt tropicale. Etudier un jaguar dans son
environnement naturel est très difficile car il se méfie de l’homme qui
l’a chassé pendant
longtemps. Il est donc très rare d’apercevoir un jaguar en liberté.
Paradoxalement, ce sont les chasseurs qui en traquant l’animal ont
contribué à mieux connaître sa manière de vivre. Les études menées ont
apporté quelques éclaircissements. On sait que le jaguar vit de jour
comme de nuit, au gré de ses appétits. Son régime alimentaire est très
éclectique : tatous, cerfs, tortues, poissons, bétail. Contrairement à
la panthère, on n’a jamais vu un jaguar attaquer l’homme. Il ne grimpe
dans les arbres que pour se reposer ou déguster une petite
proie.
Sa puissance lui permet de s’attaquer à des proies trois à quatre fois
plus grosses que lui. Par exemple, le jaguar dont le poids maximum est
d’environ 113 kg peut abattre un taureau de 500 kg. Mais, l’attaque du
bétail est épisodique. Dans son biotope forestier, il traque des proies
isolées. C’est pourquoi, il mange tout ce qu’il rencontre, y compris des
escargots. Le jaguar adore se baigner. Il en profite pour pêcher. Il
attrape, d’un coup de patte, les poissons qui s’approchent. Il peut
également s’immerger à faible profondeur. Il sait très bien nager et
peut traverser des
fleuves de plusieurs centaines de mètres. Le jaguar est le seul félin à
se nourrir régulièrement de caïmans et de tortues. Ces proies lui valent
souvent des fractures de canines. Il tue les caïmans d’un seul coup de
dents à la nuque puis entaille les flancs. Le jaguar vit en solitaire
dans la forêt tropicale. Les scientifiques ont observé que les jaguars
qui chassent en plaine sont plus grands et plus
sélectifs.
En plaine, les mammifères se déplacent en troupeaux. La chasse est moins
aléatoire. Les jaguars, mâles et femelles, opèrent sur de vastes
territoires et se rencontrent rarement. La surface des territoires varie
entre 5 et 500 km², selon l’importance des proies. Cette étendue leur
permet d’opérer de fréquents changements de secteurs quand les proies se
font plus rares. En liberté, un jaguar vit environ 15 ans et jusqu’à 22
ans en captivité.
Hormis l’anaconda, le seul prédateur du
jaguar est l’homme. Il existe en Amérique latine des lois visant à
protéger le jaguar. Cependant, en parallèle, la loi autorise l’abattage
de jaguars ayant attaqué un cheptel. Cette législation équivoque
n’assure donc pas une réelle protection. Cependant, la plus grande
menace est surtout la destruction de l’habitat. Il existe des réserves
et des parcs nationaux. En Amérique Centrale, 4,3% de la surface totale
de la région ont été transformés en zone protégée. Si sa survie reste
précaire, grâce aux réserves, le jaguar devrait pouvoir continuer à
roder silencieusement dans les dernières forêts primaires.
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